Pescador s’était tu, après avoir allumé une cigarette, dont la capricieuse fumée semblait lui sortir à la fois par le nez, par les yeux, même par les oreilles.
« Tu dis donc que ce docteur est riche ? demanda Zirone.
— Riche à pouvoir acheter la Sicile pour s’en faire un jardin anglais ! » répondit Pescador.
Puis, pensant que le moment était venu d’inspirer à Zirone l’idée de ce projet, dont il poursuivait l’exécution :
« Et tenez, dit-il, capitaine Zirone, si je n’ai pas vu ce docteur Antékirtt, j’ai du moins vu un de ses yachts, car on raconte qu’il a toute une flottille pour ses promenades en mer !
— Un de ses yachts ?
— Oui, son Ferrato ! Un bâtiment superbe, qui ferait joliment mon affaire pour faire des excursions dans la baie de Naples avec une ou deux princesses de choix !
— Où as-tu vu ce yacht ?
— À Malte, répondit Pescador.
— Et quand cela ?
— Avant-hier, à La Vallette ! Au moment où nous embarquions avec notre sergent Carpena, il était encore mouillé dans le port militaire ! Mais on