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la casa inglese.

Inglese. C’eût été un coup manqué. Et pourtant, il fallait s’emparer de ce complice de Sarcany, à défaut de Sarcany lui-même, et lui arracher ses secrets !

Un peu avant dix heures, la détonation d’une arme à feu se fit entendre à un demi-mille au-dessous de la Casa Inglese.

Tous sortirent, regardèrent, ne virent rien de suspect.

« C’est bien un coup de fusil ! dit Pierre.

— Peut-être quelque chasseur d’aigle ou de sanglier, à l’affût dans la montagne ! répondit Luigi.

— Rentrons, ajouta le docteur, et ne risquons pas d’être vus ! »

Ils rentrèrent. Mais, dix minutes après, le marin, qui veillait au-dehors, les rejoignait précipitamment :

« Alerte ! cria-t-il. J’ai cru apercevoir…

— Plusieurs hommes ?… demanda Pierre.

— Non, un seul ! »

Le docteur, Pierre, Luigi, Cap Matifou, se jetèrent vers la porte, en ayant soin de rester dans l’ombre.

En effet, un homme, courant comme un chamois, gravissait la coulée de vieilles laves qui aboutit au plateau. Il était seul, et en quelques bonds, il tomba dans des bras qui lui étaient ouverts, — les bras de Cap Matifou.