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la casa inglese.

Pointe Pescade roula sur le sol.

Alors il se passa une chose effrayante. Cap Matifou avait saisi Zirone, et il le traînait par le cou, sans que le misérable, à moitié étranglé, pût résister à cette étreinte.

En vain le docteur, qui voulait l’avoir vivant, lui criait-il de l’épargner ! En vain Pierre et Luigi s’étaient-ils lancés pour le rejoindre ! Cap Matifou ne pensait qu’à ceci : c’est que Zirone avait frappé, peut-être mortellement, Pointe Pescade ! Et il ne se possédait plus, il n’entendait rien, il ne voyait rien, il ne regardait pas même ce reste d’homme qu’il portait maintenant à bout de bras.

Enfin, d’un dernier bond, il s’élança vers le cratère béant d’une solfatare, et il précipita Zirone dans ce puits de feu.

Pointe Pescade, assez grièvement blessé, était appuyé sur le genou du docteur qui examinait et pansait sa blessure. Lorsque Cap Matifou fut revenu près de lui, de grosses larmes coulèrent de ses yeux.

« A pas peur, mon Cap, a pas peur !… Ce ne sera rien ! » murmura Pointe Pescade.

Cap Matifou le prit dans ses bras, comme un enfant, et tous le suivirent en redescendant les talus du cône, pendant que les gendarmes don-