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divers incidents.

En effet, lettres et dépêches y arrivaient un peu de tous les coins de cette mer admirable, dont les flots baignent le rivage de tant de pays différents, aussi bien du littoral français ou espagnol que du littoral du Maroc, de l’Algérie et de la Tripolitaine. Qui les envoyait ? Évidemment des correspondants, occupés de certaines affaires, dont la gravité ne pouvait être méconnue, — à moins que ce ne fussent des clients qui demandaient quelque consultation par correspondance au célèbre docteur, — ce qui paraissait peu probable.

Au surplus, même dans les bureaux du télégraphe de Raguse, il eût été difficile de comprendre le sens de ces dépêches, car elles étaient écrites dans une langue inconnue, dont le docteur semblait seul avoir le secret. Et, quand même ce langage aurait été intelligible, qu’aurait-on pu conclure de phrases telles que les suivantes :

« Almeira : On croyait être sur les traces de Z. R. — Fausse piste, maintenant abandonnée.

« Retrouvé le correspondant de H. V. 5. — Lié avec troupe de K. 3, entre Catane et Syracuse. À suivre.

« Dans le Manderaggio, La Vallette, Malte, ai constaté le passage de T. K. 7.

« Cyrène… Attendons nouveaux ordres… Flottille