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les bouches de cattaro.

long de quarante et un mètres, jaugeant soixante-dix tonneaux, sans mât ni cheminée, portant simplement une plate-forme extérieure et une cage métallique, avec hublots lenticulaires, destinée à l’homme de barre, hermétiquement fermée quand l’état de la mer l’exigeait, pouvait se glisser entre deux eaux, sans perdre ni temps ni route à suivre les ondulations de la houle. Aussi, d’une marche supérieure à tous les torpilleurs de l’Ancien et du Nouveau Monde, enlevait-il aisément ses cinquante kilomètres à l’heure. Grâce à cette vitesse excessive, en mainte occasion déjà, le docteur avait pu accomplir des traversées extraordinaires. De là, ce don d’ubiquité qu’on lui avait attribué, quand, à de très courts intervalles de temps, il accourait du fond de l’Archipel aux dernières limites de la mer des Syrtes.

Toutefois, une notable différence entre les Thornycrofts et les appareils du docteur, c’est qu’au lieu de la vapeur surchauffée, c’était l’électricité qu’il employait à les mouvoir au moyen de puissants accumulateurs, inventés par lui, et dans lesquels il pouvait emmagasiner ce fluide sous une tension pour ainsi dire infinie. Aussi ces rapides engins portaient-ils le nom d’Electrics, avec un simple numéro d’ordre. Tel était l’Electric 2, qui venait d’être mandé aux bouches de Cattaro.