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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 2.djvu/73

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les bouches de cattaro.

Enfin, comme son fils, comme Borik, qui crut devoir donner son avis, elle ne se refusa pas à espérer, et il y eut un peu de bonheur dans l’humble maison de la rue Marinella.

Puis, Pierre Bathory éprouva encore cette joie de revoir Sava Toronthal, le dimanche suivant, à l’église des Franciscains. La physionomie de la jeune fille, toujours un peu triste, s’anima, quand elle aperçût Pierre qui était comme transfiguré. Tous deux se parlèrent ainsi du regard, et se comprirent. Et quand Sava rentra à l’hôtel, vivement impressionnée, elle emportait une part de ce bonheur qu’elle avait si visiblement lu sur le visage du jeune homme.

Cependant, Pierre n’avait point revu le docteur. Il attendait une invitation de retourner à bord de la goélette. Quelques jours s’écoulèrent, mais aucune lettre ne vint lui donner un nouveau rendez-vous.

« Sans doute, pensa-t-il, le docteur aura voulu prendre des informations !… Il sera venu ou il aura envoyé à Raguse pour avoir quelques renseignements sur la famille Toronthal !… Peut-être même a-t-il tenu à connaître Sava !… Oui ! Il n’est pas impossible qu’il ait déjà vu son père, qu’il l’ait pressenti à ce sujet !… Pourtant, une ligne de lui, rien