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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/109

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le dernier enjeu.

saient confusément six golfes, l’île de Sainte-Hospice, l’embouchure du Var, la presqu’île de la Garoupe, le cap d’Antibes, le golfe Juan, les îles de Lérins, le golfe de la Napoule, le golfe de Cannes, les montagnes de l’Esterel à l’arrière-plan. Çà et là brillaient des feux de port, celui de Beaulieu, à la base des escarpements de la Petite-Afrique, celui de Villefranche que domine le mont Leuza, puis, quelques fanaux de bateaux pêcheurs que réverbéraient les eaux calmes du large.

Il était alors plus de minuit. À ce moment, Silas Toronthal, presque en sortant de la Turbie, abandonna la route de la Corniche et se lança sur un petit chemin qui va directement à Eza, sorte de nid d’aigle, à population demi-barbare, crânement perché sur son roc au-dessus d’un massif de pins et de caroubiers.

Ce chemin était absolument désert. L’insensé le suivit pendant quelque temps, sans ralentir son pas, sans jamais retourner la tête ; puis, soudain, il se jeta, à gauche, dans un étroit sentier qui longe de plus près la haute falaise du littoral, sous laquelle la voie ferrée et la route carrossable passent à travers un tunnel.

Pointe Pescade et Cap Matifou s’y jetèrent après lui.