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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/141

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l’apparition.

jours encombré d’embarcations qui se rangent debout aux deux quais, et elle arriva devant cette place irrégulière, plantée d’arbres, bordée de villas, d’agences, de cafés, sur laquelle fourmillent Maltais, Juifs, Arabes, soldats français et indigènes, à l’entrée de la principale rue de la Goulette.

La lettre de Borik était datée de Carthage, et ce nom, avec quelques ruines perdues à la surface du sol, est tout ce qui reste de la cité d’Annibal.

Pour se rendre à la grève de Carthage, il n’est pas nécessaire de prendre le petit chemin de fer italien qui dessert la Goulette et Tunis, en contournant le lac de Bahira. Soit par la plage, dont le sable, dur et fin, offre aux piétons un excellent sol de promenade, soit par une route poussiéreuse, percée à travers la plaine, un peu plus en arrière, on arrive aisément à la base de la colline qui porte la chapelle de Saint-Louis et le couvent des missionnaires algériens.

Au moment où le docteur et ses compagnons débarquèrent, plusieurs voitures, attelées de petits chevaux, attendaient sur la place. Monter dans l’une de ces voitures, donner l’ordre au cocher de marcher rapidement vers Carthage, cela fut fait en un instant. La voiture, après avoir suivi la rue principale de la Goulette au grand trot de son attelage,