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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/148

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mathias sandorf.

par l’état mental de Mme Bathory, qui semblait avoir perdu la parole en même temps que la raison. Mais ses ressources étaient si minimes qu’il vit le moment très prochain où tous deux seraient réduits à la dernière misère.

Ce fut dans ces conditions que le vieux serviteur se souvint du docteur Antékirtt, de l’intérêt que lui avait toujours inspiré la famille d’Étienne Bathory. Mais Borik ne savait pas quelle était sa résidence habituelle. Il lui écrivit cependant, et, cette lettre, qui contenait un appel désespéré, il la confia aux soins de la Providence. Or, il paraît que la Providence fait assez bien son service postal, puisque la lettre était arrivée à son adresse !

Ce qu’il y avait à faire maintenant était tout indiqué. Mme Bathory, sans faire aucune résistance, fut conduite à la voiture dans laquelle elle prit place avec son fils, Borik et Maria qui ne devait plus la quitter. Puis, pendant que la voiture reprenait le chemin de la Goulette, le docteur et Luigi revinrent à pied en suivant la lisière de la plage.

Une heure après, tous s’embarquaient à bord du steam-yacht, qui était resté en pression. L’ancre fut aussitôt levée, et, dès qu’il eut doublé le cap Bon, le Ferrato alla prendre connaissance des feux de Pantellaria. Le surlendemain, aux premières