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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/168

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mathias sandorf.

« Où est Sava ? reprit le docteur, qui ne se contenait plus que par un violent effort de sa volonté. Où est Sava, que Sarcany, votre complice en tous ces crimes, a fait enlever il y a quinze ans du château d’Artenak ?… Où est Sava, que ce misérable retient en un lieu que vous connaissez… que vous devez connaître, pour lui arracher son consentement à un mariage qui lui fait horreur !… Pour la dernière fois, où est Sava ? »

Si effrayante que fût l’attitude du docteur, si menaçante qu’eut été sa parole, Silas Toronthal ne répondit pas. Il avait compris que la situation actuelle de la jeune fille pouvait lui servir de sauvegarde. Il sentait que sa vie serait respectée, tant qu’il n’aurait pas livré ce dernier secret.

« Écoutez, reprit le docteur, qui parvint à reprendre son sang-froid, écoutez-moi, Silas Toronthal ! Peut-être croyez-vous devoir ménager votre complice ! Peut-être, en parlant, craignez-vous de le compromettre ! Eh bien, sachez ceci : Sarcany, afin de s’assurer votre silence, après vous avoir ruiné, Sarcany a tenté de vous assassiner comme il avait assassiné Pierre Bathory à Raguse !… Oui !… Au moment où mes agents se sont emparés de vous sur la route de Nice, il allait vous frapper !… Et maintenant, persisterez-vous à vous taire ? »