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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/180

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mathias sandorf.

Peut-être y retrouveraient-ils plus que le souvenir de Sava ? Peut-être quelque indice leur révélerait-il ce qu’elle était devenue ? Peut-être aussi la vieille Juive, à laquelle était confiée la garde de cette maison, pourrait-elle leur donner ou plutôt leur vendre des indications utiles à leurs recherches.

Luigi les y conduisit aussitôt. Le docteur, qui parlait l’arabe comme s’il fût né au désert, se donna pour un ami de Sarcany. Il ne faisait que passer à Tétuan, disait-il, il aurait été heureux de le voir, et il demanda à visiter son habitation.

La vieille fit d’abord quelques difficultés ; mais une poignée de sequins eut pour effet de la rendre plus obligeante. Et, tout d’abord, elle ne refusa pas de répondre aux questions que le docteur lui fit avec l’apparence du plus vif intérêt pour son maître.

La jeune fille, qui avait été amenée par la Marocaine, devait devenir la femme de Sarcany. Cela était décidé de longue date, et, très probablement, le mariage se fût fait à Tétuan, sans ce départ précipité. Cette jeune fille, depuis son arrivée, c’est-à-dire depuis trois mois environ, n’était jamais sortie de la maison. On la disait bien d’origine arabe, mais la Juive pensait qu’elle devait être Européenne. Toutefois, elle ne l’avait vue que fort peu,