Aller au contenu

Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/185

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

179
la fête des cigognes.


II

LA FÊTE DES CIGOGNES.


Le 23 novembre, la plaine de Soung-Ettelâtè, qui s’étend en dehors des murailles de Tripoli, offrait un curieux aspect. Si cette plaine est aride ou fertile, qui l’eût pu dire ce jour-là ? À sa surface, des tentes multicolores, empanachées de houppes et pavoisées de pavillons aux criardes couleurs ; des gourbis d’aspect misérable, dont les toiles passées et rapiécées ne devaient que très insuffisamment protéger leurs hôtes contre l’aigre bise du « gibly », vent sec soufflant du sud ; çà et là, des groupes de chevaux, garnis du riche harnachement oriental, des méharis allongeant sur le sable leur tête plate, semblable à une outre à moitié vide, de petits ânes gros comme de grands chiens, de grands