Aller au contenu

Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/193

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

187
la fête des cigognes.

Elle n’avait plus alors qu’à suivre la côte, et, en recrutant de nouveaux Khouâns dans les divers villages de la province, elle arriva vers le 20 novembre à la frontière de la régence, après un voyage de six semaines.

Donc, au moment où allait être célébrée à grand fracas cette fête des Cigognes, Sarcany et Namir n’étaient que depuis trois jours les hôtes du moqaddem Sîdi Hazam, dont la demeure servait maintenant de prison à Sava Sandorf.

Cette habitation, dominée par un svelte minaret, avec ses murs blancs, percés de quelques meurtrières, ses terrasses crénelées, sans fenêtres à l’extérieur, sa porte étroite et basse, avait quelque peu l’aspect d’une petite forteresse. C’était, en réalité, une véritable zaouiya, située en dehors de la ville, à la lisière de la plaine de sable et des plantations de la Menchié, dont les jardins, défendus par une haute enceinte, empiétaient sur le domaine de l’oasis.

À l’intérieur, disposition habituelle aux demeures arabes, mais sur un dessin triple, c’est-à-dire qu’on y comptait trois cours ou patios. Autour de ces patios se développait un quadrilatère de galeries à colonnettes et à arcades, sur lesquelles s’ouvraient les diverses chambres de l’habitation, pour la plu-