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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/225

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la maison de sîdi hazam.

— Que je vous refuserai, tant que j’aurai la force de le faire !

— Eh bien, cette force, on vous l’ôtera ! s’écria Sarcany. Ne me poussez pas à bout ! Oui ! cette force, dont vous vous servez contre moi, Namir saura l’anéantir, et malgré vous, s’il le faut ! Ne me résistez pas, Sava !… L’imam est là, prêt à célébrer notre mariage selon les usages de ce pays qui est le mien !… Suivez-moi donc ! »

Sarcany marcha vers la jeune fille, qui, après s’être vivement relevée, venait de reculer jusqu’au fond de la chambre.

« Misérable ! s’écria-t-elle.

— Vous me suivrez !… Vous me suivrez ! répétait Sarcany, qui ne se possédait plus.

— Jamais !

— Ah !… prends garde ! »

Et Sarcany, ayant saisi le bras de la jeune fille, la violentait pour l’entraîner avec Namir dans la skifa, où Sîdi Hazam et l’imam les attendaient tous les deux.

« À moi !… à moi ! s’écria Sava. À moi… Pierre Bathory !

— Pierre Bathory !… s’écria Sarcany. C’est un mort que tu appelles à ton secours !

— Non !… C’est un vivant !… À moi, Pierre ! »