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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/250

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mathias sandorf.

faucheuse, il les attaquait de dos, il les foudroyait sur la plage, en même temps qu’il détruisait et coulait les bateaux, mouillés ou amarrés au pied des roches.

Ce fut un coup terrible et très inattendu pour les Senoûsistes. Non seulement ils étaient pris à revers, mais tout moyen de fuir allait leur être enlevé dans le cas où leurs embarcations seraient mises en pièces par les projectiles du Ferrato.

Les assaillants s’arrêtèrent alors devant la brèche que la milice défendait obstinément. Déjà plus de cinq cents avaient trouvé la mort sur la grève, tandis que le nombre des assiégés n’était diminué que dans une proportion relativement faible.

Le chef de l’expédition comprit qu’il fallait immédiatement regagner la mer, s’il ne voulait pas exposer ses compagnons à une perte certaine et complète. En vain Sarcany voulut-il les lancer sur la ville, ordre fut donné de revenir au rivage, et les Senoûsistes opérèrent leur mouvement de retraite comme ils se seraient fait tuer jusqu’au dernier, s’il leur eût été commandé de mourir.

Mais il fallait donner à ces pirates une leçon dont ils ne dussent jamais perdre le souvenir.

« En avant !… Mes amis !… En avant ! » cria le docteur.