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mathias sandorf.

vers Ceuta. À neuf heures et demie, il était au pied du mont Hacho ; mais, comme la brise soufflait du nord-ouest, la tenue n’eût pas été bonne à la place qu’il occupait trois jours avant sur la rade. Le capitaine alla donc mouiller de l’autre côté de la ville, dans une petite anse que son orientation met à l’abri des vents d’amont, et le Ferrato y laissa tomber l’ancre à deux encablures du rivage.

Un quart d’heure plus tard, le docteur débarquait sur un petit môle, Namir qui le guettait, n’avait rien perdu des manœuvres du steam-yacht. Si le docteur ne put reconnaître la Marocaine dont il n’avait fait qu’entrevoir les traits dans l’ombre du bazar de Cattaro, celle-ci, qui l’avait souvent rencontré à Gravosa et à Raguse, le reconnut aussitôt. Aussi, résolut-elle de se tenir plus que jamais sur ses gardes, pendant tout le temps que durerait la relâche à Ceuta.

En débarquant, le docteur trouva le gouverneur de la colonie et un de ses aides de camp qui l’attendaient sur le quai.

« Bonjour, mon cher hôte, et soyez le bienvenu ! s’écria le gouverneur. Vous êtes homme de parole ! Et, puisque vous m’appartenez pour toute la journée au moins…

— Je ne vous appartiendrai, monsieur le gou-