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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/56

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mathias sandorf.

— Non !… Non !… Ce n’est pas croyable, ce n’est pas possible ! s’écria le gouverneur.

— Faites-en l’expérience !… Ordonnez qu’on laisse à ce Carpena toute liberté d’agir !… Pour plus de sûreté, quand il aura quitté le pénitencier, recommandez qu’un ou deux gardiens le suivent de loin… Il fera tout ce que je viens de vous dire !

— C’est convenu, et quand vous voudrez…

— Il est bientôt huit heures, répondit le docteur, en consultant sa montre. Eh bien, à neuf heures ?

— Soit, et, après l’expérience ?…

— Après l’expérience, Carpena rentrera tranquillement à l’hôpital, sans même conserver le plus léger souvenir de ce qui se sera passé. Je vous le répète, — et c’est la seule explication que l’on puisse donner de ce phénomène, — Carpena sera sous une influence suggestive, venant de ma part, et, en réalité, ce ne sera pas lui qui fera toutes ces choses, ce sera moi ! »

Le gouverneur, dont l’incrédulité à propos de ces phénomènes était manifeste, écrivit un billet qui prescrivait au gardien-chef du préside de laisser au condamné Carpena toute liberté d’agir, en se contentant de le faire suivre à distance. Puis, ce billet fut immédiatement porté au pénitencier par un des cavaliers de la résidence.