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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 3.djvu/83

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dix-sept-fois.

— Tout !…

— Oui, tout, Silas ! Mais pas de découragement ! Au contraire, de la hardiesse et du sang-froid !

— Et, ce soir, si nous sommes ruinés ? reprit le banquier, qui vint regarder Sarcany en face.

— Eh bien, nous quitterons Monaco !

— Pour aller où ?… s’écria Silas Toronthal. Ah ! maudit soit le jour où je vous ai connu, Sarcany, le jour où j’ai réclamé vos services !… Je n’en serais pas arrivé où j’en suis !

— Il est un peu tard pour récriminer, mon cher ! répondit l’impudent personnage, et un peu trop commode de désavouer les gens, quand on s’en est servi !

— Prenez garde ! s’écria le banquier.

— Oui !… Je prendrai garde ! » murmura Sarcany.

Et cette menace de Silas Toronthal ne put que le fortifier dans son projet de le mettre hors d’état de lui nuire.

Puis reprenant :

« Mon cher Silas, dit-il, ne nous fâchons pas ! À quoi bon ?… Cela excite les nerfs, et il ne faut pas être nerveux aujourd’hui !… Ayez confiance, et ne désespérez pas plus que moi !… Si, par malheur, la déveine s’acharnait encore contre nous, n’oubliez