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— Eh parbleu, mon cher Blount, s’écria Alcide Jolivet, j’allais vous le proposer ! »

Et voilà comment les deux inséparables partirent pour la Chine !

Quelques jours après la cérémonie, Michel et Nadia Strogoff, accompagnés de Wassili Fédor, reprirent la route d’Europe. Ce chemin de douleurs à l’aller fut un chemin de bonheur au retour. Ils voyagèrent avec une extrême vitesse, dans un de ces traîneaux qui glissent comme un express sur les steppes glacées de la Sibérie.

Cependant, arrivés aux rives du Dinka, en avant de Birskoë, ils s’arrêtèrent un jour.

Michel Strogoff retrouva la place où il avait enterré le pauvre Nicolas. Une croix y fut plantée, et Nadia pria une dernière fois sur la tombe de l’humble et héroïque ami que ni l’un ni l’autre ne devaient jamais oublier.

À Omsk, la vieille Marfa les attendait dans la petite maison des Strogoff. Elle pressa dans ses bras et avec passion celle qu’elle avait déjà cent fois dans son cœur nommée sa fille. La courageuse Sibérienne eut, ce jour-là, le droit de reconnaître son fils et de se dire fière de lui.

Après quelques jours passés à Omsk, Michel et Nadia Strogoff rentrèrent en Europe, et, Wassili Fédor s’étant fixé à Saint-Pétersbourg, ni son fils ni sa fille n’eurent d’autre occasion de le quitter que pour aller voir leur vieille mère.

Le jeune courrier avait été reçu par le czar, qui l’attacha spécialement à sa personne et lui remit la croix de Saint-Georges.

Michel Strogoff arriva, par la suite, à une haute situation dans l’empire. Mais ce n’est pas l’histoire de ses succès, c’est l’histoire de ses épreuves qui méritait d’être racontée.


FIN DE LA DEUXIÈME ET DERNIÈRE PARTIE