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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/100

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sance de cette latitude vingt-quatre degrés cinquante-neuf minutes au nord de l’Équateur. Or, sur ce parallèle qui comporte trois cent soixante degrés — trois cent soixante, entends-tu ! il y en a trois cent cinquante-neuf dont je me moque comme d’une ancre qui a perdu ses pattes ! Mais il y en a un, un seul, que je ne connais pas, que je ne connaîtrai que lorsqu’on m’aura indiqué la longitude qui le croise… et là… à cet endroit, il y a des millions… Ne souris pas…

— Je ne souris pas, mon ami.

— Oui… des millions qui sont à moi, que j’ai le droit d’aller déterrer, le jour où je saurai à quelle place ils sont enfouis…

— Eh bien, répondit doucement le gabarier, il faut attendre patiemment le messager qui rapportera la bonne nouvelle…

— Patiemment… patiemment !… Mais qu’as-tu donc dans les veines ?…

— Du sirop, j’imagine, rien que du sirop, répondit Gildas Trégomain.

— Et moi, c’est du vif-argent… c’est du salpêtre, qui est dissous dans mon sang… et je ne peux plus me tenir en repos… je me mange… je me dévore…