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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/130

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cette lettre pour les héritiers de Kamylk-Pacha… En effet, ne contenait-elle pas les renseignements nécessaires à la recherche du trésor ? La manœuvre, opérée dans le but d’en prendre possession, se trouvait donc déjouée. Le Malouin était sur ses gardes. Il faudrait en venir à lui acheter cette lettre, c’est-à-dire cette latitude que compléterait la longitude dont Ben-Omar était le dépositaire.

Mais, pourra-t-on se demander, comment Ben-Omar savait-il que maître Antifer fût détenteur de cette lettre ? Est-ce que, lui, ancien notaire du riche Égyptien, était le messager chargé, en exécution des dernières volontés de Kamylk-Pacha, d’apporter la longitude annoncée ?… C’est ce que l’on ne tardera pas à savoir.

Dans tous les cas, à quelque mobile qu’obéit Ben-Omar, qu’il agit ou non à l’instigation des héritiers naturels du défunt, il comprenait bien que la lettre ne pourrait plus être rendue qu’à prix d’or. Mais cinquante millions…

Aussi, prenant un air doucereux et finaud :

« Vous avez dit cinquante millions, je crois, monsieur Antifer ?

— Je l’ai dit.

— Eh ! c’est une des choses les plus plai-