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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/141

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Kataye ayant suspendu les ambitieuses marches d’Ibrahim, la partie nord de la Syrie s’étant soumise au sultan, le riche Égyptien pouvait croire que son retour à Alep ne devait plus offrir aucun danger.

Or, le malheur voulut que, au milieu de l’année 1834, son bâtiment fût poussé par le mauvais temps jusque dans les eaux de Saint-Jean-d’Acre. La flotte d’Ibrahim, toujours sur l’offensive, croisait le long du littoral, et, précisément, Mourad, investi de fonctions officielles par Méhémet-Ali, se trouvait à bord de l’un des navires de guerre.

Le brick-goélette portait les couleurs ottomanes à sa corne. Savait-on qu’il appartînt à Kamylk-Pacha ? Peu importe. Quoi qu’il en soit, il fut chassé, accosté, enlevé à l’abordage, non sans s’être courageusement défendu — ce qui amena le massacre de l’équipage, la destruction du navire, la capture de son propriétaire et de son capitaine.

Kamylk-Pacha ne tarda pas à être reconnu par Mourad. C’était sa liberté à jamais perdue. Quelques semaines plus tard, le capitaine Zô et lui, secrètement conduits en Égypte, furent enfermés dans la forteresse du Caire.