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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/150

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Il est inutile d’insister sur l’accueil que Saouk fit à ce testament singulier, et sur l’agréable surprise éprouvée par Ben-Omar à propos d’une commission de un pour cent, soit un million, qui devait lui être attribuée après la délivrance de l’héritage. Mais il fallait que le trésor fût trouvé, et il ne pouvait l’être qu’en déterminant le gisement de l’îlot où il était enfoui, par le rapprochement de la longitude indiquée au testament et de la latitude dont Thomas Antifer connaissait seul le chiffre.

Bref, le plan de Saouk fut aussitôt arrêté, et, sous le coup de terribles menaces, Ben-Omar dut se faire son complice. Une information leur avait appris que Thomas Antifer était mort en 1854, laissant un fils unique. Il s’agissait de se rendre auprès de ce fils, Pierre-Servan-Malo, de manœuvrer habilement afin de lui arracher le secret de cette latitude envoyée à son père, et d’aller prendre possession de l’énorme héritage sur lequel Ben-Omar aurait à prélever sa commission.

C’est ce que Saouk et le notaire avaient fait sans perdre un jour. Après avoir quitté Alexandrie, débarqué à Marseille, pris l’ex-