— Et pourquoi ?
— Parce que, c’est depuis quinze jours seulement que je sais, par l’ouverture du testament, dans quelles conditions votre père avait reçu cette lettre.
— Ah ! la lettre au double K ?… Nous y revenons, monsieur Ben-Omar ?
— Oui, et mon unique pensée, en me rendant à Saint-Malo, était d’en avoir communication…
— C’est uniquement dans ce but que vous avez entrepris ce voyage ?
— Uniquement. »
Pendant cet échange de demandes et de réponses, Saouk demeurait impassible, n’ayant pas l’air de comprendre un traître mot à ce qui se disait. Il jouait son jeu avec tant de naturel que Gildas Trégomain, dont l’œil le regardait en-dessous, ne put rien surprendre de suspect dans son attitude.
« Allons, monsieur Ben-Omar, reprit Pierre-Servan-Malo, j’ai pour vous le plus profond respect, et, vous le savez, je ne me permettrais pas de vous adresser une parole malsonnante… »
Vraiment, il affirmait cela avec un aplomb