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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/175

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ter un éclat, Gildas Trégomain alla-t-il ouvrir la porte afin de faciliter la sortie des deux personnages. Saouk n’avait pas bougé. Il ne lui appartenait pas, d’ailleurs, en sa double qualité de clerc et d’étranger ne comprenant pas le français, de se mettre en mouvement, tant que son patron ne lui en aurait pas donné l’ordre.

Ben-Omar quitta sa chaise, se frotta le crâne, rajusta ses lunettes sur son nez, et, du ton d’un homme qui prend son parti de ce qu’il ne peut empêcher :

— Pardon, monsieur Antifer, dit-il, vous êtes bien décidé à ne point me confier…

— D’autant plus décidé, monsieur Ben-Omar, que la lettre de Kamylk-Pacha imposait à mon père un secret absolu à cet égard, et que, ce secret, mon père me l’a imposé à son tour.

— Eh bien, monsieur Antifer, dit alors Ben-Omar, voulez-vous accepter un bon conseil ?…

— Lequel ?

— Ce serait de ne pas donner suite à cette affaire.

— Et pourquoi ?…