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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/205

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steamer avait pu reprendre la mer, et le cap Fréhel lui restait déjà à une trentaine de milles dans le nord-est, lorsque nous le signalons à l’attention des lecteurs.

Et pourquoi signaler ce charbonnier plutôt qu’un autre, puisqu’il en passe des centaines sur la Manche, et que le Royaume-Uni les emploie à exporter le fruit de ses entrailles carbonifères vers tous les points du monde ?

Pourquoi ?… Parce que maître Antifer se trouvait à bord et avec lui son neveu Juhel, et avec eux son ami Gildas Trégomain. Comment étaient-ils à bord d’un steamer anglais, au lieu d’être installés plus confortablement dans les wagons des Compagnies de chemins de fer ? Que diable ! lorsqu’il doit rapporter d’un voyage cent millions, c’est bien le moins que le voyageur prenne ses aises et ne regarde pas à la dépense !

Et c’est là ce que maître Antifer, le légataire du riche Kamylk-Pacha aurait fait, si l’occasion ne lui eût été offerte de voyager dans des conditions très agréables.

Le capitaine Cip, qui commandait le Steersman, était une ancienne connaissance de maître Antifer. Aussi, pendant sa relâche,