Aller au contenu

Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/273

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Servan-Malo considérait comme l’une des premières du monde.

Ce que Juhel put remarquer, du reste, c’est que la police y était sévèrement exercée par de nombreux agents qui ne laissaient pas d’être très soupçonneux.

Aussi, ces agents ne manquaient-ils pas d’observer les allées et venues de ces étrangers, débarqués à Mascate, et n’ayant rien dit de ce qui les amenait. Seulement, au contraire des polices tracassières de certains États européens, qui exigent des présentations de passeports, imposent des interrogatoires intempestifs, celle-ci se bornerait probablement à suivre les trois Malouins aussi loin qu’il leur plairait d’aller, s’abstenant de questions indiscrètes. En effet, c’est bien ce qui devait se produire, et, maintenant qu’ils avaient posé le pied sur le territoire de l’imanat, ils ne le quitteraient pas sans que l’iman eût été mis au courant de leurs projets.

Heureusement maître Antifer ne le soupçonnait pas, car il eût éprouvé de justes craintes pour le dénouement de son aventure. Cent millions à retirer d’un îlot du golfe d’Oman, Sa Hautesse, très soucieuse de ses