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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/282

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du trésor depuis l’îlot jusqu’à Sohar ne rencontrerait aucun obstacle. Mais, pour revenir à Mascate, ces barils emplis d’or et de pierres précieuses, il faudrait les charger sur des chameaux de bât, à l’instar de ces marchandises dont le transit s’opère le long du littoral… Et comment les embarquerait-on sans éveiller l’attention des agents de douane… sans se voir contraint à quelque énorme paiement de droits ?… Qui sait même si l’iman ne serait pas tenté de les accaparer, de se déclarer propriétaire absolu d’un trésor découvert sur ses territoires ? Car maître Antifer avait beau dire « mon îlot », l’îlot ne lui appartenait pas… Kamylk-Pacha n’avait pu le lui léguer, et, incontestablement, cet îlot faisait partie de l’imanat de Mascate !

C’étaient là, sans parler des difficultés de transport au retour, du réembarquement à bord du prochain paquebot pour Suez, plusieurs raisons capitales de se sentir très perplexe. Aussi quelle idée absurde et intempestive le riche Égyptien avait-il eue de confier ses richesses à un îlot du golfe d’Oman ?… N’en existait-il pas d’autres par centaines, par milliers, disséminés à la surface des mers,