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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/285

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boisées, voisines du littoral. Les environs de Mascate n’offrent point l’aridité du désert. La végétation s’y développe avec une certaine exubérance. Il y a des champs cultivés en millet lorsque le sol est sec, en riz lorsque les marigots ramifient leurs veines liquides à sa surface. Puis l’ombrage ne manque pas sous les forêts de banians, entre ces mimosas qui produisent la gomme arabique, dont l’exportation a lieu sur une grande échelle, — l’une des principales richesses du pays.

Le soir, le campement fut établi au bord d’une petite rivière, alimentée par les sources des montagnes de l’ouest, qui promène ses eaux lentes vers le golfe. On débrida les bêtes, on les laissa paître à leur convenance, sans même prendre le soin de les entraver, tant elles sont habituées à ces haltes régulières. Pour ne parler que des personnages de cette histoire, l’oncle et le neveu abandonnèrent leurs mulets sur la pâture commune, — ce que Saouk fit également dès l’arrivée de la caravane. Le chameau du gabarier s’agenouilla comme un fidèle du Koran à l’heure de la prière du soir, et Gildas Trégomain, se désaffourchant, honora d’une bonne caresse le mufle