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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/289

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police de l’iman y prit un intérêt spécial. En outre de la taxe imposée à tout étranger qui veut fouler du pied le sol de l’imanat, le souverain éprouve une curiosité très orientale à l’égard des Européens qui lui rendent visite. Savoir l’objet de leur présence dans le pays, si leur intention est d’y séjourner, rien que de très naturel… Aussi, lorsque les trois Malouins débarquèrent sur le quai, et après qu’ils se furent logés à l’hôtel anglais, le chef de la police n’hésita-t-il pas à les entourer d’une sage protection.

Or, comme nous l’avons fait observer, la police de Mascate, admirablement organisée en ce qui concerne la sécurité des rues, ne l’est pas moins lorsqu’elle surveille les voyageurs, qu’ils viennent par terre ou par mer. Elle se garde bien d’exiger d’eux des papiers en règle, dont les coquins sont toujours pourvus, de les soumettre à des interrogatoires auxquels ils sont préparés à répondre. Mais elle ne les perd pas de vue, elle les épie, elle les « file » avec une discrétion, une réserve, un tact qui font honneur à l’intelligence des Orientaux.

Il suit de là que maître Antifer était sous l’œil d’un agent, chargé de le suivre jusqu’où