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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/300

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« Quelle bonne fortune, répétait Gildas Trégomain, d’avoir rencontré ce complaisant Arabe ! Il est regrettable qu’il ne parle pas le français ou tout au moins le bas-breton ! »

Toutefois, Juhel et Sélik se comprenaient suffisamment pour ce qu’ils avaient à se dire.

Il va de soi que, ce jour-là, très fatigués de leur voyage, Juhel et le gabarier ne voulurent pas s’occuper d’autre chose que d’un bon repas qui serait suivi de douze heures de sommeil. Mais il ne fut pas facile d’amener Pierre-Servan-Malo à ce projet si raisonnable. De plus en plus aiguillonné par ses désirs dans le voisinage de son îlot, il n’entendait pas temporiser… Il voulait fréter une embarcation hic et nunc !… Se reposer, quand il n’avait qu’une enjambée à faire, — une enjambée d’une douzaine de lieues, il est vrai, — pour mettre le pied sur ce coin du golfe où Kamylk-Pacha avait enterré ses affriolants barils !

Bref, il y eut une scène mouvementée, laquelle prouva à quel degré d’impatience, de nervosité, d’éréthisme devrait-on dire, en était arrivé l’oncle de Juhel. Enfin celui-ci parvint à l’apaiser… Il convenait de prendre certaines précautions… Tant de hâte pour-