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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/329

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L’interprète, s’étant approché, lui dit :

« Voilà, monsieur, une journée qui s’annonce mal !

— Très mal.

— Vous ne pourrez encore employer vos machines pour regarder le soleil ?…

— C’est à craindre.

— Que ferez-vous alors ?…

— J’attendrai.

— Je vous rappellerai que la perme n’a emporté que pour trois jours de vivres, et si le mauvais temps se prolonge, il faudra qu’elle revienne à Sohar…

— Il le faudra, en effet.

— Dans ce cas, renoncerez-vous à votre projet d’explorer le golfe d’Oman ?…

— C’est probable… ou du moins, nous remettrons notre campagne à une meilleure saison.

— Vous attendriez à Sohar ?…

— À Sohar ou à Mascate, peu importe ! »

Le jeune capitaine se tenait sur une réserve très justifiée par les soupçons que lui inspirait Sélik, et celui-ci n’en tira pas les renseignements sur lesquels il comptait.

Le gabarier parut sur le pont, presque en même temps que Saouk. L’un fit une moue de