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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/346

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Là se dessinait une étroite chaussée, assez élevée pour que la grosse mer ne pût la couvrir, même par les vents de sud-ouest. On eût vainement cherché une meilleure place pour y déposer des millions. Reconnaître cette place, cela ne devait pas offrir de grandes difficultés, à moins que les rafales du golfe d’Oman n’eussent depuis plus d’un quart de siècle effacé peu à peu le monogramme.

Et bien, Pierre-Servan-Malo fouillerait toute cette pointe, s’il le fallait. Il en ferait sauter les roches les unes après les autres, dût-il passer des semaines, des mois à cette besogne. Il laisserait la perme aller se ravitailler à Sohar ! Non ! il n’abandonnerait pas l’îlot, tant qu’il ne lui aurait pas arraché ces richesses dont il était le légitime possesseur !

Ainsi raisonnait Saouk de son côté, et leur « état d’âme » s’accordait — non pour le plus grand honneur de la nature humaine.

Maintenant, tous étaient à l’ouvrage, cherchant, furetant sous le fouillis des algues, entre les interstices des roches mastiquées de varechs. Maître Antifer tâtait du bout de son pic les pierres disjointes. Le gabarier les attaquait à coups de pioche. Ben-Omar, à quatre