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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, 1894.djvu/96

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à Alexandrie, s’informa-t-il, avec toute l’adresse dont il était susceptible, de ce Kamylk-Pacha.

Avait-il existé ?… Aucun doute à cet égard, puisque le vieux marin possédait une lettre de sa main. Existait-il encore ?… Grave question à laquelle maître Antifer s’attacha tout particulièrement. Les informations furent déconcertantes. Kamylk-Pacha avait disparu depuis une vingtaine d’années, et personne ne pouvait dire ce qu’il était devenu.

Quel terrible abordage dans les œuvres vives de maître Antifer ! Il ne coula pas cependant. D’ailleurs, si l’on était sans nouvelles de Kamylk-Pacha, il y avait certitude qu’en 1842 il était vivant — la fameuse lettre le prouvait. Ce qui semblait probable, c’est qu’il avait dû quitter le pays pour des raisons que rien ne l’obligeait à révéler. Lorsque le moment serait venu, son messager, porteur de l’intéressante longitude annoncée, se présenterait de sa part, et, puisque le père n’était plus de ce monde, ce serait le fils qui le recevrait, en lui réservant bon accueil, on peut l’en croire.

Maître Antifer revint donc à Saint-Malo, et ne dit rien à personne, bien qu’il lui en coutât. Il continua de naviguer jusqu’à l’époque où il