la pointe du restaurant Moïse où l’on confectionne de si succulentes bouillabaisses…
Et ce fut là tout ce que Gildas Trégomain emporta comme souvenirs de son passage à Algerre.
Inutile de mentionner que, dès la sortie du port, Ben-Omar, étendu sur la couchette de sa cabine, recommença à goûter les douceurs du mal de mer. Et, quand il songeait qu’après avoir été de sa personne au golfe de Guinée, il lui faudrait en revenir… Heureusement, ce serait la dernière traversée, cette fois !… Sur cet îlot numéro deux, il était assuré de toucher son fameux tantième !… Et encore, si l’un de ses compagnons eût éprouvé le même mal, si d’autres cœurs que le sien se fussent soulevés aux caprices de la houle… Non ! Pas un qui ressentit la moindre nausée… Il était seul à souffrir… Il n’avait même pas cette consolation si humaine de voir un de ses semblables partager ses souffrances.
Les passagers du Catalan étaient en majorité des marins, qui regagnaient les ports de la côte, quelques Sénégalais et un certain nombre de soldats d’infanterie de marine, habitués aux éventualités de la navigation.