Tout en marchant le gabarier lançait des regards obliques à ces farouches gardes du corps, qui lui répondaient par d’abominables grimaces, sans compter les gestes menaçants, accompagnés de cris rauques.
« Évidemment, pensait-il, ces bêtes conversent entre elles… Je regrette de ne pouvoir les comprendre… Il y aurait plaisir à causer dans leur langue ! »
Excellente occasion, en effet, de faire des observations philologiques, de s’assurer si, comme le prétend actuellement l’Américain Garner, les singes ont des signes vocaux qui leur servent à exprimer diverses notions, tels whouw pour la nourriture, cheny pour la boisson, iegk pour prendre garde, enfin, si, dans le langage simien, a et o manquent, si i est rare, si e et ê sont peu employés, si u et ou servent de voyelles fondamentales[1].
On ne l’a point oublié, le document trouvé sur l’îlot du golfe d’Oman, qui donnait les coordonnées de l’îlot de la baie Ma-Yumba, précisait l’endroit où il fallait chercher ce signe
- ↑ M. Garner, naturaliste américain, est allé étudier sur place la langue simienne, et s’est imposé de vivre, pendant quelques mois dans les forêts de la Guinée, de la vie des singes.