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venance qu’il y aurait de continuer la navigation plus avant dans l’ouest.

Le second fut d’avis que l’existence de ce courant local exigeait qu’elle fût au moins poussée jusqu’à l’endroit où il prenait naissance.

« Poursuivons notre route à l’ouest, répondit le capitaine Ellis. Ce ne sont pas des doutes, c’est une certitude que nous devons rapporter à San-Diégo. La certitude qu’il ne reste plus rien du Franklin, s’il a péri sur la côte australienne ! »

En conséquence de cette détermination, très justifiée d’ailleurs, le Dolly-Hope remonta jusqu’à l’île Timor, afin de renouveler son approvisionnement de combustible.

Après une relâche de quarante-huit heures, il redescendit vers ce promontoire de Londonderry, qui se projette à l’angle de l’Australie occidentale.

En quittant Queen’s Channel, le capitaine Ellis s’appliqua à suivre d’aussi près que possible les contours du continent à partir de Turtle-Point. En cet endroit, le courant manifestait très nettement sa direction de l’ouest à l’est.

Ce n’était pas un de ces effets de marée, qui changent avec le flux et le reflux, mais un transport permanent des eaux d’aval en amont dans cette partie méridionale de la mer de Timor. Il y avait donc lieu de le remonter, en fouillant les criques et les récifs, tant que le Dolly-Hope ne se trouverait pas en face de la haute mer, sur la limite de l’océan Indien.

Arrivé à l’entrée du golfe de Cambridge, qui baigne la base du mont Cockburn, le capitaine Ellis jugea qu’il serait imprudent d’aventurer son navire au sein de ce long entonnoir, hérissé d’écueils, et dont les rives sont fréquentées par de redoutables tribus. Aussi la chaloupe à vapeur, montée par une demi-douzaine d’hommes bien armés, fut-elle mise sous les ordres de Zach Fren, afin de visiter l’intérieur de ce golfe.

« Évidemment, lui fit observer le capitaine Ellis, si John Bra-