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Page:Verne - Mistress Branican, Hetzel, 1891.djvu/19

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mistress branican.

En ce moment, Len Burker et Jane s’approchèrent. Le capitaine John se retourna vers eux :

« Mon cher Len, dit-il, je vous laisse ma femme, je vous laisse mon fils !… Je vous les confie comme aux seuls parents qui leur restent à San-Diégo !

— Comptez sur nous, John, répondit Len Burker, en essayant d’adoucir la rudesse de sa voix. Jane et moi, nous sommes là… Les soins ne manqueront pas à Dolly…

— Ni les consolations, ajouta Mrs. Burker. Tu sais combien je t’aime, ma chère Dolly !… Je te verrai souvent… Chaque jour, je viendrai passer quelques heures près de toi… Nous parlerons de John…

— Oui, Jane, répondit Mrs. Branican, et je ne cesserai de penser à lui ! »

Harry Felton vint de nouveau interrompre cette conversation :

« Capitaine, dit-il, il serait temps…

— Bien, Harry, répondit John Branican. Faites hisser le grand foc et la brigantine. »

Le second s’éloigna afin de procéder à l’exécution de ces ordres, qui annonçaient un départ immédiat.

« Monsieur Andrew, dit le jeune capitaine en s’adressant à l’armateur, le canot va vous reconduire au quai avec ma femme et ses parents… Quand vous voudrez…

À l’instant, John, répondit M. William Andrew, et encore une fois, bon voyage !

— Oui !… bon voyage !… répétèrent les autres visiteurs, qui commencèrent à descendre dans les embarcations, accostées à tribord du Franklin.

— Adieu, Len !… Adieu, Jane ! dit John en leur serrant la main à tous les deux.

— Adieu !… Adieu !… répondit Mrs. Burker.

— Et toi, ma Dolly, pars !… Il le faut !… ajouta John. Le Franklin va prendre le vent. »