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mistress branican.

— Et, cependant, vous servez sur un paquebot de nationalité anglaise ?…

— Le navire sur lequel j’étais a été dernièrement vendu à Sydney. Alors, me trouvant sans embarquement, je suis passé sur le Brisbane, en attendant l’occasion de reprendre du service à bord d’un navire américain.

— Bien, mon enfant, » répondit Dolly, qui fit signe à Godfrey de se rapprocher d’elle.

Godfrey obéit.

« Maintenant, demanda-t-elle, je désirerais savoir où vous êtes né ?…

À San-Diégo, mistress.

— Oui !… à San-Diégo ! » répéta Dolly, sans paraître surprise et comme si elle eût pressenti cette réponse.

Quant à Zach Fren, il fut très impressionné de ce qu’il venait d’entendre.

« Oui, mistress, à San-Diégo, reprit Godfrey. Oh ! je vous connais bien !… Oui ! je vous connais !… Quand j’ai appris que vous veniez à Sydney, cela m’a fait un plaisir… Si vous saviez, mistress, combien je m’intéresse à tout ce qui concerne le capitaine John Branican ! »

Dolly prit la main du jeune novice, et la tint quelques instants sans prononcer une parole. Puis, d’une voix qui décelait l’égarement de son imagination :

« Votre nom ?… demanda-t-elle.

— Godfrey.

— Godfrey est votre nom de baptême… Mais quel est votre nom de famille ?…

— Je n’ai pas d’autre nom, mistress.

— Vos parents ?…

— Je n’ai pas de parents.

— Pas de parents ! répondit Mrs. Branican. Avez-vous donc été élevé…

À Wat-House, répondit Godfrey, oui ! mistress, et par vos