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mistress branican.

avait déjà décru de moitié par suite des chaleurs qui étaient fortes. Mais là où il n’y a pas assez d’eau pour faire flotter un squiff, il en reste plus qu’il est nécessaire au désaltèrement d’une quarantaine de personnes et d’une vingtaine de bêtes.

Le 6, l’expédition passait le creek Hamilton sur les pierres à demi noyées qui encombraient son lit ; le 8, elle laissait dans l’est le mont Hammersley ; le 10, dans la matinée, elle faisait halte à la station de Lady Charlotte, après avoir franchi trois cent vingt milles depuis le départ de Farina-Town.

Mrs. Branican se trouvait alors sur la limite qui sépare l’Australie méridionale de la Terre Alexandra, nommée aussi Northern-Territory. C’est ce territoire qui fut reconnu par l’explorateur Stuart en 1860, lorsqu’il remonta le cent trente et unième méridien jusqu’au vingt et unième degré de latitude.




VI

rencontre inattendue


À la station de Lady Charlotte, Tom Marix avait demandé à Mrs. Branican d’accorder vingt-quatre heures de repos. Bien que le cheminement se fût effectué sans obstacles, la chaleur avait fatigué les bêtes de trait. La route était longue jusqu’à Alice-Spring, et il importait que les chariots, qui transportaient le matériel, fussent assurés d’y arriver.

Dolly se rendit aux raisons que fit valoir le chef de l’escorte, et l’on s’installa du mieux possible. Quelques cabanes, c’était tout ce qui composait cette station, dont la caravane allait tripler la population