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indices et incidents.

un cri retentir à courte distance – un cri formé de ces deux mots : coo-eeh !

« Il y a des indigènes dans les environs, dit Tom Marix.

— Des indigènes ?… demanda Dolly.

— Oui, mistress, c’est leur façon de s’appeler.

— Tâchons de les rejoindre, » répondit Zach Fren.

La caravane avança d’une centaine de pas, et Godfrey signala deux noirs entre les dunes. S’emparer de leurs personnes ne devait pas être facile, car les Australiens fuient les blancs du plus loin qu’ils les entrevoient. Ceux-ci cherchaient à se dissimuler derrière une haute dune rougeâtre, entre des touffes de spinifex. Mais les gens de l’escorte parvinrent à les cerner, et ils furent amenés devant Mrs. Branican.

L’un était âgé d’une cinquantaine d’années ; l’autre, son fils, d’environ vingt ans. Tous deux se rendaient à la station du lac Woods, qui appartient au service du réseau télégraphique. Divers présents en étoffes, et principalement quelques livres de tabac, les eurent bientôt amadoués, et ils se montrèrent disposés à répondre aux questions qui leur furent faites par Tom Marix, — réponses que celui-ci traduisait immédiatement pour Mrs. Branican, Godfrey, Zach Fren et leurs compagnons.

Les Australiens avaient d’abord dit où ils allaient, — ce qui n’intéressait que médiocrement. Mais Tom Marix leur demanda d’où ils venaient, ce qui méritait une sérieuse attention.

« Nous venons de par là… loin… très loin, répondit le père en montrant le nord-ouest.

— De la côte ?…

— Non… de l’intérieur.

— De la Terre de Tasman ?

— Oui… de la rivière Fitz-Roy. »

C’était précisément vers cette rivière, on le sait, que se dirigeait la caravane.

« De quelle tribu êtes-vous ? dit Tom Marix.