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indices et incidents.

Tom Marix posa la question, et le plus âgé des indigènes affirma, sans hésiter, que la tribu des Indas occupait alors le haut cours de la Fitz-Roy.

« À quelle distance se trouvent-ils du village de Goursi ? demanda Tom Marix.

À vingt journées en se dirigeant vers le soleil levant », répondit le jeune garçon.

Cette distance, reportée sur la carte, mettait le campement des Indas à deux cent quatre-vingts milles environ de l’endroit alors atteint par la caravane. Quant à ces renseignements, ils concordaient avec ceux qui avaient été précédemment donnés par Harry Felton.

« Votre tribu, reprit Tom Marix, est-elle souvent en guerre avec la tribu des Indas ?

— Toujours ! » répondit le fils.

Et son accent, son geste, indiquaient la violence de ces haines de cannibales.

« Et nous les poursuivrons, ajouta le père, dont les mâchoires claquaient de désirs sensuels, et ils seront battus, lorsque le chef blanc ne sera plus là pour leur donner ses conseils. »

On imagine quelle fut l’émotion de Mrs. Branican et de ses compagnons, dès que Tom Marix eut traduit cette réponse. Ce chef blanc depuis tant d’années prisonnier des Indas, pouvait-on douter que ce ne fût le capitaine John ?

Et, sur les instances de Dolly, Tom Marix pressa de questions les deux indigènes. Ils ne purent fournir que des informations très indécises sur ce chef blanc. Ce qu’ils affirmèrent, toutefois, c’est que, trois mois auparavant, lors de la dernière lutte entre les Goursis et les Indas, il était encore au pouvoir de ces derniers.

« Et sans lui, s’écria le jeune Australien, les Indas ne seraient plus que des femmes ! »

Qu’il y eût là exagération de la part de ces indigènes, peu importait. On savait d’eux tout ce que l’on voulait en savoir. John Bra-