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éventualités diverses.

VII

éventualités diverses


Aucune nouvelle du Franklin, pendant les premiers mois de l’année 1876. Nul indice de son passage, dans les mers des Philippines, des Célèbes ou de Java. Il en fut de même pour les parages de l’Australie septentrionale. D’ailleurs, comment admettre que le capitaine John se fût aventuré à travers le détroit de Torrès ? Une fois seulement, au nord des îles de la Sonde, à trente milles de Batavia, un morceau d’étrave fut repêché par une goélette fédérale et rapporté à San-Diégo, pour voir s’il n’appartenait pas au Franklin. Mais, après un examen plus approfondi, il fut démontré que cette épave devait être d’un bois plus vieux que les matériaux employés par les constructeurs du Franklin.

Au surplus, ce fragment ne se serait détaché que si le navire s’était fracassé sur quelque écueil ou s’il avait été abordé en mer. Or, dans ce dernier cas, le secret de la collision n’aurait pu être si bien gardé qu’il n’en eût transpiré quelque chose, — à moins que les deux bâtiments n’eussent coulé après l’abordage. Mais, puisqu’on ne signalait point la disparition d’un autre navire, qui eût remonté à une dizaine de mois, l’idée d’une collision était à écarter, comme aussi la supposition d’un naufrage sur côte, pour en revenir à l’explication la plus simple : c’est que le Franklin devait avoir sombré sous le coup d’une de ces tornades qui visitent fréquemment les parages de la Malaisie, et auxquelles nul bâtiment ne saurait résister.