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la dernière esclave

— Un messager qui vous est envoyé de la part des magistrats de Jacksonville.

— Et que veut-il ?

— Il demande à vous faire une communication. Permettez-vous qu’il débarque ?

— Certainement ! »

Mme Burbank s’était rapprochée de son mari. Miss Alice s’avança vivement vers une des fenêtres du hall, pendant que M. Stannard et Edward Carrol se dirigeaient vers la porte. Zermah, prenant la petite Dy par la main, s’était levée. Tous eurent alors le pressentiment que quelque grave complication allait surgir.

Le régisseur était retourné vers l’appontement du pier. Dix minutes après, il revenait avec le messager que l’embarcation avait amené de Jacksonville à Camdless-Bay.

C’était un homme qui portait l’uniforme de la milice du comté. Il fut introduit dans le hall, et demanda M. Burbank.

« C’est moi ! Que me voulez-vous ?

— Vous remettre ce pli. »

Le messager tendit une grande enveloppe, qui portait à l’un de ses angles le cachet de Court-Justice.

James Burbank brisa le cachet et lut ce qui suit :

« Par ordre des autorités nouvellement constituées de Jacksonville, tout esclave qui aura été affranchi contre la volonté des sudistes, sera immédiatement expulsé du territoire.

« Cette mesure sera exécutée dans les quarante-huit heures, et, en cas de refus, il y sera procédé par la force.

« Fait à Jacksonville, 28 février 1862.
« Texar. »

Les magistrats en qui l’on pouvait avoir confiance avaient été renversés.