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Page:Verne - Nord contre sud, Hetzel, 1887.djvu/138

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nord contre sud.

— Par le nord, Perry ?

— Par le nord. »

Presque au même instant, Zermah, revenant du petit port, apprenait à son maître que plusieurs embarcations traversaient le fleuve en se rapprochant de la rive droite.

« Elles viennent de Jacksonville ?

— Assurément.

— Rentrons à Castle-House, répondit James Burbank, et n’en sors plus sous aucun prétexte, Zermah !

— Non, maître ! »

James Burbank, de retour au milieu des siens, ne put leur cacher que la situation recommençait à devenir inquiétante. En prévision d’une attaque, maintenant presque certaine, mieux valait d’ailleurs que tous fussent prévenus d’avance.

« Ainsi, dit M. Stannard, ces misérables, à la veille d’être écrasés par les fédéraux, oseraient…

— Oui, répondit froidement James Burbank. Texar ne peut perdre une pareille occasion de se venger de nous, quitte à disparaître quand sa vengeance sera satisfaite ! »

Puis, s’animant :

« Mais les crimes de cet homme resteront donc sans cesse impunis !… Il se dérobera donc toujours !… En vérité, après avoir douté de la justice humaine c’est à douter de la justice du ciel…

— James, dit Mme Burbank, au moment où nous ne pouvons plus compter peut-être que sur l’aide de Dieu, ne l’accuse pas…

— Et mettons-nous sous sa garde ! » ajouta Alice Stannard.

James Burbank, reprenant son sang-froid, s’occupa de donner des ordres pour la défense de Castle-House.

« Les noirs sont avertis ? demanda Edward Carrol.

— Ils vont l’être, répondit James Burbank. Mon avis est qu’il faut nous borner à défendre l’enceinte qui protège le parc réservé et l’habitation. Nous ne pouvons songer à arrêter sur la frontière de Camdless-Bay toute une troupe