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les six jours qui suivent.

XII

les six jours qui suivent



Lorsque Mme Burbank et miss Alice s’étaient engagées dans le tunnel qui conduit à la petite crique Marino sur la rive du Saint-John, Zermah les précédait. Celle-ci tenait la petite fille d’une main, de l’autre, elle portait une lanterne, dont la faible lueur éclairait leur marche. Arrivée à l’extrémité du tunnel, Zermah avait prié Mme Burbank de l’attendre. Elle voulait s’assurer que l’embarcation et les deux noirs, qui devaient la conduire au Roc-des-Cèdres, se trouvaient à leur poste. Après avoir ouvert la porte qui fermait l’extrémité du tunnel, elle s’était avancée vers le fleuve.

Depuis une minute — rien qu’une minute — Mme Burbank et miss Alice guettaient le retour de Zermah, lorsque la jeune fille remarqua que la petite Dy n’était plus là.

« Dy ?… Dy ?… » cria Mme Burbank, au risque de trahir sa présence en cet endroit.

L’enfant ne répondit pas. Habituée à toujours suivre Zermah, elle l’avait accompagnée en dehors du tunnel, du côté de la crique, sans que sa mère s’en fût aperçue.

Soudain, des gémissements se firent entendre. Pressentant quelque nouveau danger, ne songeant même pas à se demander s’il ne les menaçait pas elles-mêmes, Mme Burbank et miss Alice s’élancèrent au-dehors, coururent vers la rive du fleuve, et n’arrivèrent sur la berge que pour voir une embarcation s’éloigner dans l’ombre.

« À moi… À moi !… C’est Texar !… criait Zermah.

— Texar !… Texar !… » s’écria miss Alice à son tour.