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Page:Verne - Nord contre sud, Hetzel, 1887.djvu/250

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nord contre sud.

qui pût lui arriver, s’il venait à être reconnu, serait d’être incarcéré comme complice de M. Burbank.

« Il faut sauver Gilbert ! ne put que répondre miss Alice aux observations de M. Harvey.

— Oui, répondit celui-ci, il faut le tenter ! Que monsieur Stannard ne se montre pas au-dehors !… Qu’il reste enfermé ici pendant que nous agirons !

— Me laissera-t-on entrer dans la prison ? demanda la jeune fille.

— Je ne le crois pas, miss Alice.

— Pourrai-je arriver jusqu’à Texar ?

— Nous l’essaierons.

— Vous ne voulez pas que je vous accompagne ? dit M. Stannard en insistant.

— Non ! Ce serait compromettre nos démarches près de Texar et de son Comité.

— Venez donc, monsieur Harvey », dit miss Alice.

Cependant, avant de les laisser partir, M. Stannard voulut savoir s’il s’était produit de nouveaux faits de guerre, dont le bruit ne serait pas venu jusqu’à Camdless-Bay.

« Aucun, répondit M. Harvey, du moins en ce qui concerne Jacksonville. La flottille fédérale a paru dans la baie de Saint-Augustine, et la ville s’est rendue. Quant au Saint-John, nul mouvement n’a été signalé. Les canonnières sont toujours mouillées au-dessous de la barre.

— L’eau leur manque encore pour la franchir ?…

— Oui, monsieur Stannard. Mais, aujourd’hui, nous aurons une des fortes marées d’équinoxe. Il y aura haute mer vers trois heures, et peut-être les canonnières pourront-elles passer…

— Passer sans pilote, maintenant que Mars n’est plus là pour les diriger à travers le chenal ! répondit miss Alice, d’un ton qui indiquait qu’elle ne pouvait même pas se rattacher à cet espoir. Non !… C’est impossible !… Monsieur Harvey, il faut que je voie Texar, et, s’il me repousse, nous devrons tout sacrifier pour faire évader Gilbert…