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coup de vent de nord-est.

« À la prison… à la prison !… murmurait-elle. Il faut que tous deux s’échappent…

— Oui, répondit M. Stannard, il n’y a plus que cela à tenter !… Attendons la nuit ! »

En effet, il ne fallait rien faire pendant le jour. Lorsque l’obscurité leur permettrait d’agir avec plus de sécurité, sans crainte d’être surpris, M. Stannard et M. Harvey essaieraient de rendre possible l’évasion des deux prisonniers avec la complicité de leur gardien. Ils seraient munis d’une somme d’argent si considérable que cet homme — ils l’espéraient du moins — ne pourrait résister à leurs offres, surtout, quand un seul coup de canon, parti de la flottille du commandant Stevens, pouvait mettre fin au pouvoir de l’Espagnol.

Mais, la nuit arrivée, lorsque MM. Stannard et Harvey voulurent mettre leur projet à exécution, ils durent y renoncer. L’habitation était gardée à vue par une escouade de la milice, et ce fut en vain que tous deux en voulurent sortir.


IV

coup de vent de nord-est


Les condamnés n’avaient plus, maintenant, qu’une chance de salut — une seule : c’était qu’avant douze heures, les fédéraux fussent maîtres de la ville. En effet, le lendemain, au soleil levant, James et Gilbert Burbank devaient être passés par les armes. De leur prison, surveillée ainsi que l’était la maison de M. Harvey, comment auraient-ils pu fuir, même avec la connivence d’un geôlier ?

Cependant, pour s’emparer de Jacksonville, on ne devait pas compter sur les