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ce qu’entend zermah.

ne devait plus être éloigné. Puisqu’il s’avançait vers le lac Okee-cho-bee, n’avait-elle pas quelques chances d’être délivrée par lui ?

Il convenait donc d’attendre au lendemain. Mais un incident vint détruire cet échafaudage sur lequel reposaient les dernières chances de Zermah et compromettre définitivement sa situation vis-à-vis de Texar.

En ce moment, on frappa à la porte du wigwam. C’était Squambô qui se fit reconnaître de son maître.

« Entre ! » dit l’Espagnol.

Squambô entra.

« Avez-vous des ordres à me donner pour la nuit ? demanda-t-il.

— Que l’on veille avec soin, répondit Texar, et qu’on me prévienne à la moindre alerte.

— Je m’en charge, répliqua Squambô.

— Demain, dans la matinée, nous irons en reconnaissance à quelques milles dans la cyprière.

— Alors la métisse et Dy ?…

— Seront aussi bien gardées que d’habitude. Maintenant, Squambô, que personne ne nous dérange au wigwam !

— C’est entendu.

— Que font nos hommes ?

— Ils vont, viennent, et paraissent peu disposés à prendre du repos.

— Que pas un ne s’éloigne !

— Pas un.

— Et le temps ?…

— Moins mauvais. La pluie ne tombe plus, et la rafale ne tardera pas à s’apaiser.

— Bien. »

Zermah n’avait cessé d’écouter. La conversation allait évidemment prendre fin, quand un soupir étouffé, une sorte de râle, se fit entendre.

Tout le sang de Zermah lui reflua au cœur.

Elle se releva, se précipita vers la couche d’herbes, se pencha sur la petite fille…