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les deux frères.

Zermah ouvrit les yeux. Elle vit l’enfant dans les bras de M. Burbank, elle reconnut Mars qui la couvrait de baisers, elle lui sourit. Puis ses paupières se refermèrent…

Mars, s’étant relevé, aperçut alors Texar, et bondit sur lui, répétant ces mots qui étaient si souvent sortis de sa bouche :

« Tuer Texar !… Tuer Texar !

— Arrête, Mars, dit le capitaine Howick, et laisse-nous faire justice de ce misérable ! »

Se retournant vers l’Espagnol :

« Vous êtes Texar, de la Crique-Noire ? demanda-t-il.

— Je n’ai pas à répondre, répliqua Texar.

— James Burbank, le lieutenant Gilbert, Edward Carrol, Mars vous connaissent et vous reconnaissent !

— Soit !

— Vous allez être fusillé !

— Faites ! »

Alors, à l’extrême surprise de tous ceux qui l’entendirent, la petite Dy, s’adressant à M. Burbank :

« Père, dit-elle, ils sont deux frères… deux méchants hommes… qui se ressemblent…

— Deux hommes ?…

— Oui !… ma bonne Zermah m’a bien recommandé de te le dire !… »

Il eût été difficile de comprendre ce que signifiaient ces singulières paroles de l’enfant. Mais l’explication en fut presque aussitôt donnée et d’une façon très inattendue.

En effet, Texar avait été conduit au pied d’un arbre. Là, regardant James Burbank en face, il fumait une cigarette qu’il venait d’allumer, quand, soudain, au moment où s’alignait le peloton d’exécution, un homme bondit et vint se placer près du condamné.

C’était le second Texar, auquel ceux de ses partisans qui avaient regagné l’île Carneral, venaient d’apprendre l’arrestation de son frère.

La vue de ces deux hommes, si ressemblants, expliqua ce que signifiaient